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Sculptures objectives 1994-1997 : sculpture

Sculpture objective n°3

Sculpture objective n° 3:

machoire de porc dite" Beau beau" . 1995.

Contreplaqué, enduit aluminium, peinture. 40 x 26 x 23. Photographie couleur 50 x 75, trois radiographies et un scanner 35,5 x 43.

 

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Du réel

Entreprendre un travail de construction, une présence matérielle, autour de certains objets . Une sculpture qui contiendrait son origine ou son original de pensée et qui prendrait la forme des contours généraux, des accidents des détails particuliers pour chaque objet choisi. Cette construction serait une émanation du réel, pour le faire disparaître ou en faire l'empreinte de sa disparition. J'entend par réel, les objets.
L'art n'est-il pas moins réel ? Disons, que ce qui apparaît comme art est en creux dans le réel; entre l'écriture et la vision, comme quelque chose en perpétuelle fuite. Ainsi les objets deviendront par recouvrement les sujets de l'art.
- Les objets, outils, ustensiles : manifestations de mémoire.

Fabriquer dans un premier temps des constructions à l'image de la forme contenue. Contreplaqué brut. Suivre un développement minimal de la forme, respecter les proportions: longueur, hauteur, largeur . Armer, renforcer et structurer les sculptures. Découpe soigneuse, coller. Voir s'il y aura un traitement de la surface, matière, couleurs, matériaux...

Une entreprise sur la pauvreté des moyens à mettre en oeuvre. Faire l'économie des matériaux, comme en peinture où la couleur seule vient du tube, identique de banalité. C'est le geste et le travail de l'art qui font les tableaux, qui donnent les oeuvres. Trouver la même économie avec la sculpture. Cette économie qui retiendra le geste que j'aurai fait, fut-il celui d'un simple déplacement du sens. Il faut que les pièces naissent autant des formes et des matières que de ce qu'elle engendreront dans le regard des spectateurs. Constituées de leur matière et de l'espace, de l'histoire qui sont circonscrits par la prise de connaissance physique. Des pièces provenues de petites choses ordinaires mais que "l'art" fera transparaître comme les formes impossibles du réel.

C'est la question de mon identité que je pourchasse dans ce grand labyrinthe de l'histoire et de la culture. Je me fie aussi à la culture de la pratique ( ou du faire ) qui serait en quelque sorte le point d'appui essentiel de ma création. C'est cette question aussi de la "transfiguration" des oeuvres . Elles ne seraient ni peintures, ni sculptures, mais << preuves de l'art ou matérialité de la pensée », qui obligeraient le spectateur à parcourir cette même interrogation du monde cette même question, à sortir de l'attitude convenue de l'esthétique.

C'est l'envie de faire qui porte en premier l'espace de ma création. Tout se manifeste dans l'éclat de ce recommencement. Ensuite la pensée se construit se ramifie à ce qui précède. Retrouve des lois ou des formes antécédentes. C'est comme ça que j'ingère mon époque. Parce qu'il me dure d'inaugurer une radicalisation de mon travail d'artiste qui flamberait tout ce que j'ai déjà entrepris, comme ça, d'un claquement de doigt. Il faut écouter cette "envie de faire" ou de "construire", même si à priori elle s'exerce contre l'analyse rationnelle; elle confirme la question de vie, la fuite de toute possession, le refus du retour du même . Le même qui génère l'ennui.

Ces sculptures que je construis par parois demeurent à la dimension de mon corps. Je peux les embrasser pour les porter. Leur poids n'excède pas la possibilité de ma force.

 

MARC CHOPY
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