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Sculptures objectives 1994-1997 : sculpture

Sculpture objective n°16

Sculpture objective n° 16:

clavicule de boeuf. 1995. Bois, enduit en résine et poudre de marbre teinté, os de boeuf. 60 x 40 X 60. Photographie couleur 50 x 75.

 

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Des moyens et de la matérialisation de l'art : couleur, matériaux,
matière, liaisons.

Plus je me livre à ce travail et plus je goûte les fruits d'une simplification ou de l'absorption des significations. Dans ce qui anime le coeur des sculptures, un foyer rayonnant, vient se construire la géométrie de l'éloignement, et forme une connaissance minimale de l'unité. Il y a pour moi dans ce constat, le germe de l'art, avec des objets profondément organiques, inventés, surprenant d'équilibre et de vie, malgré leur géométrie.

Ils apparaissent dans la douceur de la lumière qui manifeste les plans des parois et ultime palpitation d'une présence, ou d'une circulation invisible. C'est la réalité conséquence de l'objet du dedans qui capte l'effleurement de la lumière. Les arêtes, les pentes, les courbes, glissent sur l'auréole des objets, sans recherche d'esthétique, ni effet de virtuosité, et ordonnent la singulière apparition d'un corps véridique, la plupart du temps très ordinaire, en lui conférant un aspect d'universalité. C'est à la fois un jeu de l'art, mais aussi une simple construction qui essayerait de percevoir autrement la certitude du réel. Idéalement lieu de paix, cet acte apaise toute recherche d'harmonie, de synthèse, comme par défaut.

Peut-être, seule l'architecture est apte à condenser ces intentions, entre le réel, le social, et l'art. Voilà pourquoi, ces sculptures, fantasmatiquement énoncent une utopie "d'habiter", ici sur la terre. Je sème les formes de cet habitat réduit au moyen d'objets tirés de mon quotidien, et qui ont composés un bout d' histoire. Ils organisent l'écho possible d'un désir d'une architecture réelle. Et pour faire-fi de l'illusion ou de l'utopie que l'esprit de la maquette manifeste, je transforme la réalité mise en jeu en essence de l'habitation telle un corps à redéfinir dans un espace sauvegardé ou dans une entité de l'espace, en sculptant les parois dilatées d'un objet, de ses formes et de sa matière. Ce qui se livre aux regards, est aussi une délivrance de l'art.

Je propose le constat d'une renaissance où toute forme est inventée grâce à l'antériorité des choses, (balai, rasoir, robinet, branche, fer à repasser, scie, bouteille, os...) Avec la trame d'une action simple de réorganisation. Mais la géométrie détruit tout recours à la copie agrandie d'une chose. Elle ouvre cette délivrance et elle accepte l'oubli, forme et déforme, recycle et rénove. Il s'agit dès lors d'un pas de côté dans l'art, en apparence j'agis comme un artiste, mais en fait je construis un balisage, une limite entre une illusion de la vie (dans la peinture, avec tous les comportements sociaux inhérents) et la présence naturelle, plastique, de cette conservation du réel et de son basculement (dans la fabrication des sculptures objectives).

Au fond l'art est une "machine menteuse". Je suis comme un artisan qui espère l'invention à partir des fruits d'un regard sur ce qui existe déjà. Mes gestes proviennent de la conscience que nous ne changerons que peu de choses par les grands bousculements.Il s'agit pour moi d'envelopper le destin de l'ordinaire dans une structure qui intensifie l'attention et de chercher à rendre au temps ce qui était perdu. Et à la vision, donner un devenir, une promesse de joie.

MARC CHOPY
193 route du stade 38270 REVEL-TOURDAN
Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France
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