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Oeuvres mêlées 1974-2008 : dessin

La suite de la chute d'Icare.

La suite de la chute d'Icare. 1978.

Pastel à la cire sur encre de chine et sur papier canson tendu sur châssis.

9 dessins.

Chaque H 180 x 125. L'ensemble H 180 x 1225.

Collection de l'artiste.

 

 

INTRODUCTION DE JACQUES BORNIBUS À L'EXPOSITION MARC CHOPY ET PAUL ROCHE-PONTHUS, MUSÉE DE ROANNE
Ville de ROANNE
Musée Joseph Déchelette
Exposition CHOPY - Roche-Ponthus
12 mai 30 juillet 1979

Introduction Jacques BORNIBUS conservateur.

L'exposition est placée sous le patronage:
-M Jean AUROUX
Député-Maire de Roanne
Conseiller Général de la Loire
-La municipalité de Roanne
-M Michel TROCHE
Inspecteur Principal, représentant le service de la création artistique, Ministère de la Culture et de la Communication

Le conservateur du musée, Jacques BORNIBUS, remercie la municipalité qui lui a accordé la plus large confiance pour organiser cette exposition "d'avant-garde". Il la remercie également de la part des artistes et des responsables techniques des catalogues:
- Gilbert DEBES, maquettiste
- Roger OLESZCZAK , photographe.

Le secrétariat de l'exposition a été assuré par:
- Jean-Louis BIARD, Attaché Culturel
- Marie-Paule BARJON, commis d'administration
La présentation des oeuvres a été réalisée par le personnel du musée et de l'atelier municipal, en collaboration avec les artistes.


1°) Par rapport à la présentation précédente (oeuvres plus anciennes de Paul ROCHE-PONTHUS, et de Marc CHOPY, accompagnées d'oeuvres de J.P GIRBES et de N. PAVLOVA) cette exposition a l'intérêt de présenter pour chaque artiste un cycle, une période, où s'effectue une exploration en tous sens d'un certain ordre de possibilités pour arriver insensiblement, moyennant détours et bonheurs divers, à un autre niveau, où un autre ordre est en vue, où l'économie de certains moyens, en particulier est permise (ceux-ci ayant été précédemment épuisés avec le maximum de logique, non pas éliminés, mis hors jeu, mais véritablement éprouvés). Ou se trouve ainsi résolu, une fois de plus, ce problème majeur: éffacer l'art par l'art même.


2°) Par rapport aux circuits commerciaux et aux institutions plus mondaines, ou plus administratives, le rôle des musées me paraît être de contribuer à mettre les gens en présence de tels faits, devant la nécessité inéluctable de telles aventures. Présenter de telles oeuvres, les conserver si possible, travailler sur..." avec le public".
Dans le cas du musée de Roanne, la conception du musée que représente (modestement) une telle exposition ne se sépare pas d'un projet"pédagogique", portant sur l'ensemble des collections présentées, ou présentables, au musée, en particulier une nouvelle introduction, à travers une présentation rénovée des" collections archéologiques", à ce qu'est la recherche scientifique et à ses désirables rapports avec le domaine esthétique; fut-ce dans un effacement spectaculaire de la science par la science même.


3°) Les catalogues accompagnant l'exposition ne constituent qu'un élément très partiel de la documentation souhaitable. Leur conception et leur réalisation ont été placées sous la responsabilité directe des artistes. Ils y ont mis ce qu'ils ont voulu dans les limites financières fixées par la ville. de même, je le souligne à ce propos, les artistes ont eu pratiquement "carte blanche" pour le choix et la présentation de leurs travaux. Des difficultés matérielles sont cause de quelques imperfections dans la présentation ( par exemple inégalités dans la hauteur de l'emplacement des éléments de " la chute d'Icare") mais dans l'ensemble, ils s'en montrent satisfaits. Plus satisfaits encore si tant de difficultés générales ne rendaient problématique la communication par ce moyen privilégié de communication qu'est la plastique. "Les arts plastiques apprennent aux émotions la jouissance et la retenue", s'il faut en croire les penseurs hindous. Cela suppose un minimum de pratique d'un langage commun, un minimum d'objectifs communs, se rapportant à des valeurs qui ne soient pas que matérielles, à des idéologies qui ne soient pas dominées par trop de contradictions.


4°) Aussi difficiles qu'ils soient à certains égards ( pour des raisons en partie très différentes) , les textes de M CHOPY et ROCHE-PONTHUS, et de D BOITIER sur ROCHE, montrent clairement, chacun à leur façon, la difficulté de limiter de propos esthétique à lui-même, même quand on tient, et c'est le cas pour chacun des trois, à ne pas lui mêler indûment des préoccupations étrangères.
RHOCHE-PONTHUS évite de très loin la difficulté: il se contente de quelques mots qui concernent des principes plastiques, assurément très forts, mais dont l'aridité risque de déconcerter: on imagine mal, à les lire, que ROCHE-PONTHUS, par ailleurs, parle aisément, en termes nets, de ce qui le préoccupe et qu'il cherche à faire valoir dans son oeuvre: la conciliation possible, à l'époque industrielle, d'une visée hautement spirituelle et de la "modernité". D BOITIER trouve, dans l'oeuvre de ROCHE-PONTUS, et dans certains de ses propos les plus "techniques", roche matière à exploration critique. Le philosophe, il est vrai, ne montre que le bout de l'oreille; mais qu'on ne se méprenne pas sur l'allusion faite, en note, à la démocratie selon Spinoza. Car que ce soit selon les idées mêmes de ROCHE-PONTHUS ou dans une interprétation "la moins idéaliste possible" (Spinoza "tirant" le plus possible l'esprit vers la rationalité de la matière), il est difficile de ne pas voir dans la recherche de ROCHE-PONTHUS une ascèse paradoxale, révélant d'autant plus la malaise social qu'elle s'évertue à l'ignorer ( ou à le surplomber, en quelque sorte, dans une raréfaction implacable des possibilités immédiate de communication.)


Quant à Marc CHOPY, autant il tient à livrer toute entière son expérience, le "drame" de la peinture tel qu'il le vit et tel qu'il en éprouve la signification universelle, autant il évite en général le moindre terme trop précis qui déconcerte par sa technicité, autant il lui est difficile de ne pas évoquer l'apport de "Support-Surface"* et le faisant, de ne pas souligner, avec une évidente bonne foi, par quoi son effort à lui tend à libérer d'une certaine manière la tradition et l'art moderne de leurs oripeaux idéologiques, à restituer, en quelque sorte, au peuple ce que la culture bourgeoise et la "civilisation" industrielle tendent à détourner de lui : le meilleur du passé (sans le confondre, d'ailleurs, avec un mythique "art populaire"). Il souhaite démontrer la vitalité de ce passé au sein même d'une oeuvre qui ne vise en rien à le reproduire. Il faut entendre, par occasion CHOPY parler des vieilles églises, ou de Rembrandt, ou de la "chute d'Icare" de Bruegel. Il le fait en termes d'autant plus révolutionnaires que dépourvus de toute prétention historicienne et idéologique; la précision réaliste et rationnelle y fait un étonnant "bon ménage" avec la part la plus large reconnue à l'inconscient, à l'aventure créatrice.
5°) Les artistes et moi-même sommes prêts à répondre, autant que possible à toutes les questions du public lors de réunions-débats qui auront lieu dans l'exposition (six en principe, se renseigner plus précisément au musée). "Répondre" tant bien que mal, encore une fois, comme les textes des catalogues, ce sera sans doute beaucoup mieux que rien (l'absence de communication). Mais il compte sans doute aussi beaucoup de voir et de revoir les oeuvres. En fonction de la démarche suggérée au début de ces notes (1°), accorder attention aussi aux dates des travaux.
(Dans la salle d'art contemporain, au premier étage, on trouvera un dessin de Marc CHOPY, daté de 1977, qui représente un stade de recherche introduisant à la période des oeuvres de l'exposition. On peut y voir également une oeuvre de "jeunesse" (gravure, 1973), où se manifeste toute la science dont il peut faire aujourd'hui l'économie.)


6°) Je remercie personnellement les artistes, ainsi que G. DEBÈS, maquettiste, pour de que leur collaboration m'a apporté d'enseignements au cours de la préparation de l'exposition. Libre à chaque visiteur de s'exprimer, quant à lui, sur le plaisir et les enseignements, ou la déception, au contraire, qu'il aura trouvés dans cette exposition. Ceux qui sont intéressés par les suggestions de travail collectif ( très informelles encore) faites ici (2°), sont priés de me le signaler. Je les en remercie vivement par avance. Sur l'exposition même, j'essaierai de rassembler bientôt et de mettre à disposition du public quelques notes que j'ai rédigé sur le travail de ROCHE-PONTHUS et de Marc CHOPY, entrant davantage dans certains détails. Leur caractère fragmentaire et la documentation assez abondante qu'elles appellent en complément m'ont fait hésiter à les utiliser dans cette introduction.
Jacques BORNIBUS, Conservateur. 1979.

MARC CHOPY
193 route du stade 38270 REVEL-TOURDAN
Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France
Téléphone: 06 41 88 12 21
contact@marc-chopy.fr